La Fontaine,
Le Rat et l'Éléphant.
Réflexion morale
Se croire un personnage est fort commun en France.
Se croire un personnage est fort commun en France.
Se croire un personnage est fort commun en France.
Se croire un personnage est fort commun en France.
Se croire un personnage est fort commun en France.
sujet - verbe être - attribut du sujet
On y fait l’homme d’importance,
On y fait l’homme d’importance,
On y fait l’homme d’importance,
On y fait l’homme d’importance,
On y fait l’homme d’importance,
sujet - verbe d'état - attribut du sujet
Et l’on n’est souvent qu’un bourgeois :
Et l’on n’est souvent qu’un bourgeois :
Et l’on n’est souvent qu’un bourgeois :
Et l’on n’est souvent qu’un bourgeois :
Et l’on n’est souvent qu’un bourgeois :
sujet - verbe être - attribut du sujet
C’est proprement le mal françois.
C’est proprement le mal françois.
C’est proprement le mal françois.
C’est proprement le mal françois.
C’est proprement le mal françois.
sujet - verbe être - attribut du sujet
La sotte vanité nous est particulière.
La sotte vanité nous est particulière.
La sotte vanité nous est particulière.
La sotte vanité nous est particulière.
La sotte vanité nous est particulière.
sujet - verbe être - attribut du sujet
Les Espagnols sont vains, mais d’une autre manière.
Les Espagnols sont vains, mais d’une autre manière.
Les Espagnols sont vains, mais d’une autre manière.
Les Espagnols sont vains, mais d’une autre manière.
Les Espagnols sont vains, mais d’une autre manière.
sujet - verbe être - attribut du sujet
Leur orgueil me semble en un mot
Leur orgueil me semble en un mot
Leur orgueil me semble en un mot
Leur orgueil me semble en un mot
semble = verbe d'état
-> on attend un attribut du sujet ;
il faut le chercher dans la suite.
Beaucoup plus fou, mais pas si sot.
Beaucoup plus fou, mais pas si sot.
sujet - verbe d'état - attribut du sujet
deux attributs reliés
par la conjonction
de coordination mais
Enjambement
Transition avec le récit
Donnons quelque image du nôtre,
Donnons quelque image du nôtre,
La présence d'un verbe à l'impératif
nous dispense de chercher le sujet
(compris dans la seule terminaison du verbe).
Donnons quelque image du nôtre,
La phrase pourrait s'arrêter ici si, à la place de la virgule qui invite à chercher les expansions du GN "quelque image du nôtre" au vers suivant, on avait une ponctuation forte.
Qui sans doute en vaut bien un autre.
Qui sans doute en vaut bien un autre.
Ce vers consiste donc en une expansion du GN COD commencé au vers précédent.
Enjambement
(sujet) - verbe - COD
Début du récit
Un Rat des plus petits voyait un Éléphant
Un Rat des plus petits voyait un Éléphant
Un Rat des plus petits voyait un Éléphant
Un Rat des plus petits voyait un Éléphant
En l'absence de ponctuation (forte),
j'enchaîne avec le vers suivant.
Des plus gros, et raillait le marcher un peu lent
Des plus gros, et raillait le marcher un peu lent
Rejet
Des plus gros, et raillait le marcher un peu lent
La présence de la conjonction de coordination et
devant le verbe raillait dont le sujet
ne semble pas exprimé
m'invite à reprendre celui de voyait
qui est ainsi "mis en facteur commun" aux deux verbes.
Des plus gros, et [Un Rat des plus petits] raillait le marcher un peu lent
Des plus gros, et [Un Rat des plus petits] raillait le marcher un peu lent
En l'absence de ponctuation (forte),
j'enchaîne avec le vers suivant.
De la bête de haut parage,
De la bête de haut parage,
Ce vers ainsi que le suivant consistent en des expansions du GN COD commencé au vers 12.
Enjambement sur deux vers
Qui marchait à gros équipage.
Qui marchait à gros équipage.
sujet - verbe - COD
Sur l’animal à triple étage
À la fin du vers aucun mot essentiel (ni verbe, ni complément) n'est exprimé. Il s'agit d'un complément circonstanciel de lieu, que l'on pourrait supprimer, mais qui, lorsqu'il existe, se trouve en tête de phrase. La Fontaine aime particulièrement ce procédé ("Le long d'un clair ruisseau buvait une colombe" - La Colombe et la Fourmi). La phrase va s'étendre sur au moins un vers supplémentaire.
Enjambement
Sur l’animal à triple étage
Une Sultane de renom,
À la fin du vers le verbe n'est pas exprimé, mais "Une Sultane de renom" s'annonce déjà comme le sujet d'une phrase qui va s'étendre sur au moins un vers supplémentaire.
Enjambement
Une Sultane de renom,
Son Chien, son Chat, et sa Guenon,
À la fin de ce nouveau vers le verbe n'est toujours pas exprimé, mais les éléments de cette énumération juxtaposés au moyen d'une virgule à "Une Sultane de renom" constituent un prolongement du sujet de la phrase qui va s'étendre sur au moins un vers supplémentaire.
Enjambement
Son Chien, son Chat, et sa Guenon,
Son Perroquet, sa vieille, et toute sa maison,
À la fin de ce troisième vers de la phrase, le verbe n'est toujours pas exprimé, mais les éléments de cette énumération ajoutés aux précédents constituent un nouveau prolongement du sujet de la phrase qui va s'étendre sur au moins un vers supplémentaire.
Enjambement
Son Perroquet, sa vieille, et toute sa maison,
On note le parallélisme dans la construction de ces deux vers, avec la grande liberté de construction entre la juxtaposition des termes au moyen de virgules et l'emploi de la coordination et.
S’en allait en pèlerinage.
L'apparition du verbe met fin
à l'énumération des sujets.
S’en allait en pèlerinage.
Et même, avec celle du point,
à la phrase elle-même, qui ne comporte
aucun complément essentiel
S’en allait en pèlerinage.
sujet - verbe
La phrase la plus longue de la fable,
qui en occupe la partie centrale
en s'étendant sur cinq vers,
des vers 15 à 19, est en réalité celle
qui a la structure la plus simple :
elle ne comporte qu'un sujet
détaillant le cortège de la sultane
sans aucun complément essentiel.
On notera aussi le singulier du verbe, malgré l'énumération des sujets. Cela s'explique par un accord ne se faisant qu'avec le premier membre "Une Sultane de renom", dont tout le reste de l'énumération ne fait que détailler l'équipage. On trouve souvent un tel accord chez La Fontaine et les écrivains de son époque.
Discours du rat
Le Rat s’étonnait que les gens
Ce vers et les sept qui suivent
sont trop complexes pour être analysés ici.
Fussent touchés de voir cette pesante masse :
Comme si d’occuper ou plus ou moins de place
Nous rendait, disait-il, plus ou moins importants.
Mais qu’admirez-vous tant en lui vous autres hommes ?
Serait-ce ce grand corps, qui fait peur aux enfants ?
Nous ne nous prisons pas, tout petits que nous sommes,
D’un grain moins que les Éléphants.
Retour au récit d'action
Il en aurait dit davantage ;
Le point-virgule est
une ponctuation forte
qui nous autorise à
nous arrêter là.
Il en aurait dit davantage ;
Il en aurait dit davantage ;
Il en aurait dit davantage ;
Il en aurait dit davantage ;
sujet - verbe - COD
Mais le Chat sortant de sa cage
À la fin du vers le verbe n'est pas exprimé, mais "le Chat" s'annonce déjà comme le sujet d'une phrase qui va s'étendre sur au moins un vers supplémentaire.
Enjambement
Mais le Chat sortant de sa cage
Mais le Chat sortant de sa cage
Lui fit voir en moins d’un instant
Lui fit voir en moins d’un instant
Lui fit voir en moins d’un instant
Lui fit voir en moins d’un instant
À la fin du vers le complément essentiel du verbe qu'on attend n'est pas exprimé ; la phrase va devoir s'étendre sur au moins un vers supplémentaire. On a cependant déjà "Lui", pronom personnel mis pour "Au rat", complément d'objet introduit par une préposition.
Enjambement
Qu’un Rat n’est pas un Éléphant.
Qu’un Rat n’est pas un Éléphant.
sujet - verbe - COD - *COI
sujet - verbe - COD - COS
REMARQUES :
- Les vers 1 à 8 consistent en des considérations morales exprimées par le poète.
- Elles s'expriment par des phrases simples s'étendant sur un ou au maximum deux vers ;
- Elles suivent toutes la structure SUJET
+ VERBE (ÊTRE ou D'ETAT)
+ ATTRIBUT DU SUJET.
- Les vers 9 et 10 constituent une transition introduisant l'exemple qui va avoir pour rôle de prouver ce qui vient d'être dit de manière générale.
- Il s'agit d'un distique d'octosyllabes
encore renforcé par une rime commune
ainsi que par l'enjambement.
L'ensemble se distingue de ce qui précède par un changement de structure grammaticale : si on a toujours la structure générale SUJET + VERBE + COMPLEMENT ESSENTIEL, ce dernier n'est plus un attribut du sujet, mais un COD.
- Les vers 11 à 31 sont du récit.
- Les verbes deviennent des verbes d'action
(ou de perception), mais en tout cas, c'en est fini
du verbe être et des verbes d'état.
- Chaque fois qu'on y trouve un complément
essentiel - ce qui représente la majorité des cas -,
il ne s'agit plus alors d'un attribut du sujet,
mais de compléments d'objet, direct et/ou indirect.
- Dans le cadre de ce récit, des vers 20 à 27,
le narrateur énonce ce que le rat pense de la situation et ce qu'il déclare tout haut à l'assistance et, au-delà de celle-ci, à tous les faibles et humbles comme lui.
- Ce passage contient les constructions
les plus compliquées de la fable
pour l'explication desquelles il faut faire appel
à des notions que vous ne connaissez pas encore
et que vous verrez beaucoup plus tard
au cours de votre scolarité.
CONCLUSIONS :
- La structure SUJET + VERBE + COMPLEMENT ESSENTIEL - celui-ci pouvant être un attribut du sujet ou un complément d'objet (direct ou indirect) + éventuellement un autre complément d'objet (indirect) optionnel, qu'on appelle complément d'objet second (COS), permet de rendre compte de beaucoup de phrases simples une fois que l'on a supprimé les compléments non essentiels (ceux qu'on peut supprimer sans que la phrase devienne agrammaticale et qu'elle perde tout sens) ;
- Ces derniers sont d'ailleurs peu nombreux, l'auteur cherchant à faire un récit très nerveux allant à l'essentiel, sans s'encombrer de compléments circonstanciels qui sont à la phrase ce que les épithètes sont au groupe nominal : généralement une faiblesse du style ;
- La présence d'attributs du sujet est caractéristique des passages descriptifs ou, comme ici dans la première partie de la fable, de réflexion ;
- La présence de compléments d'objet, au contraire, comme ici dans le récit qui occupe la deuxième partie de la fable, correspond davantage aux passages narratifs ;
+ -- Enfin, des passages plus complexes comme ceux où l'on voit le rat prendre la parole pour s'adresser aux spectateurs et au lecteur, font appel à des structures elles aussi plus complexes.
Mais cela ne concerne, somme toute, que peu de vers au total (7 sur 31) correspondant aux pensées et aux propos du rat, avec un savant glissement des unes aux autres doublé d'un subtil passage du discours indirect au discours direct.
- En marge, on notera que l'attente créée par l'apparition attendue d'un complément essentiel, comme de celle d'un sujet, normal ou inversé, ou encore d'un verbe, joue avec la structure du vers pour créer des effets que l'on nomme rejet s'ils ne concernent que le début du vers suivant ou enjambement s'ils concernent tout le vers suivant et éventuellement davantage.
Leçon -
compléments
essentiels
Rechercher le verbe
Eventuellement accompagné de sa négation
Rechercher le sujet
Repérer les compléments non essentiels
(ceux qu'on peut supprimer)
Cela comprend les compléments d'objet second qui, bien qu'étant des compléments de construction indirecte comme les COI, n'en sont pas moins des compléments d'objet secondaires venant compléter un COD ou un COI et, comme tels, pouvant être supprimés.
Le verbe est-il être ?
OUI
Le complément s'accorde-t-il avec le sujet ?
OUI
Le complément est
un attribut du sujet
NON
Le complément s'accorderait-il avec le sujet
si on le remplaçait par un adjectif qualificatif
de sens équivalent ?
OUI
Le complément est
un attribut du sujet
Exemple : Cet élève est dans la lune ; il est ailleurs.
(signifie : cet élève est distrait ou étourdi)
Cela suppose que l'on sache distinguer le sens propre et le sens
figuré (ce qui fera l'objet d'une prochaine leçon de vocabulaire).
NON
Il s'agit d'un GN prépositionnel
ou d'un adverbe complément
essentiel de lieu.
Exemple : Cet élève est à Gaillac ; il est ailleurs.
(signifie : cet élève est/se trouve dans un lieu [réel] donné)
NON
Le verbe peut-il être remplacé par être ?
OUI
Le complément s'accorde-t-il avec le sujet ?
OUI
C'est un verbe d'état
Le complément est
un attribut du sujet
NON
Le complément s'accorderait-il avec le sujet
si on le remplaçait par un adjectif qualificatif
de sens équivalent ?
OUI
Le complément est
un attribut du sujet
Exemple : Cet élève paraît (être) dans la lune ; il paraît (être) ailleurs.
(signifie : cet élève paraît (être) distrait ou étourdi)
Cela suppose que l'on sache distinguer le sens propre et le sens
figuré (ce qui fera l'objet d'une prochaine leçon de vocabulaire).
NON
Il s'agit d'un GN prépositionnel
ou d'un adverbe complément
essentiel de lieu.
Exemple : Cet article paraît dans la presse ; il paraît aussi ailleurs.
(signifie : cet article est/se trouve dans un lieu [réel] donné)
NON
Le mot noyau du complément est-il un pronom ?
OUI
Remplacer ce pronom
par son antécédent
(le mot qu'il remplace)
NON
Le complément est-il introduit par une préposition ?
OUI
Le complément indique-t-il le lieu ?
OUI
C'est un complément essentiel de lieu
NON
C'est un complément d'objet
de construction indirecte apparente
La préposition n'est elle pas en réalité
le premier élément d'un article partitif ?
OUI
C'est en réalité un COD
Exemple : Il mange du pain, de la soupe.
Elle-même le résultat d'une ellipse :
Il mange du pain, de la soupe
= [une partie] du pain, de la soupe.
NON
La présence de la préposition n'est-elle pas
le résultat de l'existence d'une ellipse ?
OUI
C'est en réalité un COD
Exemple : Il prépare [quelque chose] à manger.
Une préposition peut cependant apparaître par ellipse, sans avoir cependant de rôle introductif : dans je fais à manger, à manger est un COD - par ellipse de « quelque chose à manger ». La question portant sur l'objet du verbe n'est pas introduite par une préposition
(« Que fais-je ? » et non « À quoi fais-je ? »). [Explication et exemple empruntés à Wikipédia - Complément_(grammaire)]
NON
La phrase comporte-t-elle déjà un COD ?
OUI
Ce COD est-il coordonné ou juxtaposé au complément en question ?
OUI
C'est un COD
NON
C'est un COS
NON
C'est un COI
NON
C'est un COD